
Guénaël REVEL :
les chiffres du Prosseco DOC impressionnent l’univers des bulles dans le monde depuis plusieurs années maintenant, comment la région a-t-elle vécue cette exception ?
Stefano ZANETTE :
Les italiens sont très fiers de ce succès parce qu’en effet, ce sont des bulles qui représentent leur pays et que la dénomination est aujourd’hui reconnue à l’échelle internationale. Aussi bien à l’échelle de notre région que celle de mon pays, le Prosecco DOC est une ressource économique, à la fois pour les producteurs, mais également pour des professions connexes qui ne sont pas forcément reliées au circuit de production. Enfin, nous avons rapidement exploré la question environnementale du fait que notre région représente 4% de la zone agricole nationale. Ce qu’on appelle la gestion de la durabilité a été érigée en système et le Consorzio soutient de nombreuses certifications
GR :
le prosecco DOC est partout, y a t-il des pays qui vous étonnent par son succès alors que vous ne l’envisagiez pas ?
SZ :
La France sans aucun doute, car on ne s’attendait pas à ce que ce pays viticole où toutes les appellations de bulles sont des références, se tourne vers le Prosecco DOC. Nous n’avions même pas envisagé une campagne de promotion et aujourd’hui, notre croissance est à 2 chiffres !
La France est notre quatrième marché !
GR :
la nouvelle génération de consommateurs est axée sur la gestion de l’environnement, y aura t il davantage de proseccos DOC Bio à l’avenir ?
SZ :
Le Consorzio est assez actif en la matière et nous avons lancé plusieurs projets, à la fois au niveau de la défense de l’environnement et au niveau des responsabilités sociales et éthiques. L’équilibre entre l’homme et la nature est menacé depuis plusieurs années, on se devait donc de participer à la sauvegarde et à l’entretien de la biodiversité.
On a aussi des projets avec l’organisme SORPI qui a été créé pour sauver les abeilles puisque sans elles, l’avenir de la planète est hypothéqué. Enfin, Mosaico Verde est également un organisme avec lequel nous travaillons, il est là pour la plantation de bosquets et d’arbres, indispensables au cycle végétatif.
GR :
Dans ce genre de situation positivement économique pour le vigneron, la valeur foncière atteint des sommets et peut générer une crise, comment le consorzio envisage de gérer cette éventualité ?
SZ :
Avec le succès du Prosecco DOC, on a en effet enregistré des augmentations significatives. Les terres n’ont logiquement pas la même valeur que celles des années 1990. Toutefois, même si l’aire géographique est vaste, celle qui est consacrée et autorisée aux vinifications, ne bougera plus. Nous sommes globalement à 28 000 hectares pour le prosecco DOC. On a atteint un équilibre et nous ne voulons pas de bulles spéculatives.
GR :
aujourd’hui, quel est le tarif moyen d’un hectare de vigne prosecco DOC ?
SZ :
Le prix peut varier, mais en moyenne, on est autour de 300 000 euros l’hectare.
GR :
vous voyagez dans le monde, quel accord culinaire vous a le plus séduit avec le prosecco doc ?
SZ :
Je pense que le Prosecco peut s’adapter à beaucoup de cuisines grâce à ses catégories et finalement chaque pays l’a adapté à sa cuisine et ses tendances.
Le Viet-Nam et la Nouvelle-Zélande nous proposent des accords toujours surprenants et agréables. On nous a proposé un cocktail de café viet-namien avec du prosecco DOC aussi surprenant que délicieux !
Et vous savez, même chez vous, ici au Canada, vous nous ouvrez de nouvelles perspectives avec le fromage, le homard et certains cocktails.
Il faut simplement tout oser à partir du moment où vous aimez le Prosecco DOC.
Les chiffres du Prosecco DOC en 2022
28 100 hectares de vignes plantées
1173 vignerons
10 398 viticulteurs
364 marques déposées
638 millions de bouteilles vendues
10 % de Prosecco DOC Rosé
19 % marché italien / 81 % marché étranger
Cépages autorisés : Glera, Chardonnay, Pinot gris, Pinot blanc, Pinot noir, Perera, Bianchetta, Verdiso, Glera Lunga.