Le Chardonnay, le Pinot meunier, le Pinot noir, le Petit Meslier, le Pinot blanc, le Pinot gris et l’Arbanne sont à l’heure actuelle les cépages autorisés en Champagne; la grande majorité des surfaces étant surtout plantée des trois premiers.
Avec les conséquences des dérangements climatiques de plus en plus néfastes sur la vigne (conduite, rendement, vendange), les autorités vigneronnes de chaque région de France ont toujours été attentives aux recherches menées par l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), notamment celles concernant l’endurance des cépages, quels qu’ils soient.
Le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) vient ainsi de valider l’adoption du cépage Voltis (créé en 2002), à titre expérimental, pour une durée de 10 ans, en Champagne. Il est officiellement inscrit, en France, au “Catalogue des variétés de vigne” depuis janvier 2018.
Suite au programme d’amélioration végétale basé sur l’hybridation des cépages qu’avait entamé l’INRA de Colmar à la fin des années 1990, le Voltis a été créé à partir d’un rétro-croisement : il s’agit de croiser plusieurs fois les variétés hybrides déjà obtenues (à partir de croisements initiaux de vitis vinifera et de vitis américaines ou asiatiques), avec une vitis vinifera.
Le but avec le Voltis était d’obtenir une variété qui garde au moins 95 % de son fond génétique vinifera, tout en possédant au moins deux gènes issus de vitis américaines et asiatiques, garantissant la résistance au mildiou et à l’oïdium. Plus simplement, le Voltis est un croisement entre le Villaris et un descendant de Muscadinia rotundifolia. Sa sensibilité au botrytis étant par ailleurs proche de celle du chardonnay.
Le Villaris est lui-même un croisement interspécifique entre le Sirius et le Vidal blanc (que connaissent bien les vignerons du Québec) obtenu en 1984 par Rudolf Eibach et Reinhard Topfer au Centre fédéral de recherches Geilweilerhof à Sielbeldingen en Allemagne.
Le voltis présente des baies de taille moyenne dont les grappes sont peu nombreuses et compactes. Peu aromatique et acidulé, il sera autorisé en Champagne à hauteur de 5 % des surfaces par exploitation et ne devra pas dépasser 10 % de l’assemblage final d’une cuvée.
Il est actuellement planté en France sur des surfaces représentant 20 hectares en totalité.