Gérant 285 hectares de vignes en Champagne , le groupe Vranken-Pommery est dans la conversion de 175 hectares à la culture biologique depuis un an, après plusieurs années d’agriculture sans l’emploi d’intrants phytocides. Mouvement logique qui suit, en partie, celui des vignobles provençaux et portugais de Paul-François Vranken, propriétaire des domaines.

Présente t-on encore la maison Pommery ? Le prince Alain de Polignac a consacré un livre à son aïeule Louise Pommery qui est devenue emblématique en Champagne, ainsi que dans la France entière dès le XIXe siècle.

D’une énergie, d’un courage et d’un sens des affaires extraordinaires, madame Jeanne-Alexandrine Louise Pommery a su poser son nom et ses vins sur la plus haute marche du podium champenois.

Les Clos Pompadour, bijou dans l’écrin rémois, n’échappent pas à la conversion puisque ce sont désormais des moutons Bretons qui opéreront au sanitaire broutement des 25 hectares clôturés.

Au Québec, les cuvées Pop (200 ml) de la marque poursuivent leur séduction commerciale à moins de 20 $, tandis que la cuvée locomotive de la maison Brut Royal à 65 $ se place dans le Top 10 des champagnes consommés.

La voici présentée :

Très fruité en bouche (pomme verte), l’effervescence est à la fois tapissante et aérienne. Les bulles sont légères, elles rafraîchissent en éclatant et en transportant des notes de mie de pain, puis de tisanes. Tout est subtil et travaillé dans cette cuvée où l’équilibre apparaît aussi calculé que celui des trois cépages équitablement assemblés. Un champagne qui allie tension et fruité blanc, destiné à l’apéritif avec canapés raffinés ou à une entrée iodée.

 

Je vous présente ci-dessous la cuvée Louise, cuvée de prestige de la maison aujourd’hui proposée en 3 versions : Louise 2004 Nature, Louise 2004 Brut et Louise Rosé 2004 Brut. Notez que la cuvée Louise Brut est l’un des rares champagnes dit de prestige, s’affichant à moins de 100 $ en SAQ.

Louise Nature 2004 (aucun dosage) :

Moins expressif que la version Brut au premier nez, le vin semble en phase de dormance. Même après 5 minutes dans le verre, ce champagne reste discret (malt, pain chaud). L’attaque en bouche est rigide, l’ampleur du vin ne vient pas balayer une certaine austérité que la finale courte confirme. Ce champagne est en fait incroyablement jeune, encore fermé, et donne l’impression d’un bon chablis que seule une oxygénation pourrait réveiller. C’est après 30 minutes qu’enfin, quelques arômes de pain grillé se laisse saisir dans le verre et qu’une enveloppe saline accroche les papilles. La Champagne reprend ses droits et ses caractéristiques, elle devrait être toutefois plus séduisante à travers ce 2004 Nature vers 2026…

Louise 2004 Brut :

La bouteille testée a été dégorgée en 2012 et dosé à 5 grammes. Particulièrement expressive, les notes de pain au lait sont nettes et l’attaque en bouche, pâtissière et lactée (chocolat au lait). Les bulles sont menues, perlantes, formant un volume crémeux qui nourrit les papilles d’un caractère brioché séduisant. Une fine amertume parcourt la dégustation, l’aspect iodé rapidement décelé, se laisse gommer par une finale pralinée. Ce Louise 2004 est délicieux aujourd’hui et pourrait encore se glisser en cave quelques années… Les gourmands l’apprécieront pourquoi pas, avec un vol-au-vent aux ris de veau.

Louise Rosé 2004 Brut :

Il s’agit de la Louise 2004 avec 5% de pinot noir tranquille de Bouzy. Je m’attends à un champagne subtil dans le comportement et les arômes, je déguste en fait un vin à la vinosité rouge, à la texture délicatement tannique et aux notes de pinot noir nettes (noyaux de cerises). Le temps ne semble pas encore avoir eu de l’effet, aucune note oxydative ne parcourt la dégustation, la finale apparaît courte, elle est en fait fruitée, donc acidulée. Ce 2004 Louise Rosé peut facilement accompagner aujourd’hui une viande rouge comme un gigot d’agneau et il a suffisamment de solidité pour se présenter face à un fromage puissant à croûte lavée.

 

 

Enfin, uniquement disponible en importation privée auprès de l’agence importatrice Peter Mielzynski, Les Clos Pompadour est une cuvée issue de 25 hectares de vignes, clôturées dans un parc de 55 hectares au coeur de Reims. Champagne lancé avec le millésime 2002 (année de l’acquisition de la maison par Paul-François Vranken), toujours conditionné en magnum, il peut passer jusqu’à 8 années sur lattes avant le dégorgement et plus de 10 années en cave avant sa commercialisation. Composé de 75% de chardonnay, de 20% de pinot noir et de 5 % de pinot meunier, son dosage de catégorie Brut peut varier selon les millésimes. Pour plus de détails sur ce clos (et les autres), cliquez ICI.

 Les Clos Pompadour 2004 – dégorgé en 2012 – commercialisé en 2018 – dégusté en juin 2019

Expressif et malté (muesli) au premier nez, je m’attends à déguster un vin mature, plein et complexe dans les arômes d’évolution et pourtant, dès la première gorgée, la minéralité s’impose par un côté plus siliceux que salé. Le fruité est jaune, celui de compote de pommes peu sucrée où l’acidité supporte la chair. L’enveloppe est même quelque peu citronnée. Cette cuvée surprend parce qu’elle tient son âge dans la plénitude et la longueur et pourtant, elle est rafraichissante. Grand vin d’apéritif à proposer avec des canapés tout aussi travaillés et si le champagne vous gagne à table, une sole meunière au beurre roux pourrait laisser un beau souvenir.

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