Pionnier en matière de cidres « modernes » puisqu’il a obtenu son permis artisanal en 1988, Michel Jodoin perpétue une tradition familiale de pomiculteur depuis 1901 !
En 30 ans, son exploitation est passée de 6 hectares à 50 hectares, soit environ 40 000 pommiers d’une vingtaine de variétés à conduire à l’année longue. Et en 30 ans, il a assisté et participé à l’évolution de la popularité du cidre, qu’il soit tranquille ou pétillant, naturellement gazeux ou gazéifié, aromatisé ou bouché, écologiquement conditionné ou classiquement embouteillé.
Bref, en revenant d’une visite des installations Jodoin à Rougemont, une rime avec ce patronyme m’est facilement apparue : soin.
Tout est soigné chez Michel Jodoin.
C’est un entrepreneur qui s’enracine sans négliger les tendances, qui observe sans se précipiter, qui s’entoure sans s’effacer, qui se renouvèle sans faire crier les trompettes de la renommée et finalement, qui goûte sans oublier le vrai goût du cidre.
Place aux cidres donc d’une institution québécoise dont certains flacons son vendus au Japon !
Le temps des pippins – Cidre bouché traditionnel Brut (capsulé) – 7 degrés – 25 $ uniquement au domaine
C’est une méthode traditionnelle issue d’une seule variété de pomme – autrefois cultivée, puis abandonnée, et remise au goût du jour depuis peu – la Newton Pippin. Pas de remuage, ni de dégorgement, d’où un voile léger qui habille la robe.
Tout est discret : les notes de pommes et de poires au nez, l’attaque peu mordante, le fruité blanc qui manque un peu d’énergie, la finale forcément fuyante. En somme, tout est TROP discret.
Je me suis demandé pourquoi un soupçon de liqueur de dosage n’avait pas été envisagé pour – justement – apporter un soutien au fruit…
La mode est au sans sucre certes, mais je pense qu’ici, il en faudrait un peu quand même pour mettre en valeur, et la variété de la pomme, et l’ossature du cidre.
Vivement la prochaine « batch » qu’on teste un peu plus d’énergie !
Les bulles poussent dans les arbres – Cidre rosé mousseux fort – 12 degrés – 22,50 $
Une méthode traditionnelle sans dosage également, toutefois élaborée avec une pomme qui ne manque pas de fruité et de tanins, la Geneva.
C’est net et l’équilibre entre l’acidité et l’amertume est impeccable.
C’est comme si on croquait dans cette pomme à chair rouge et que les bulles réveillaient nos papilles. L’alcool soutient les notes d’agrumes roses qu’on devine en finale de dégustation.
Ce cidre est tout simplement délicieux et typé, suffisamment solide pour passer à table avec un plat de volaille.
Un must sur le marché des cidres québécois.
Boire la vie en rose – Cidre mousseux rosé – 7 degrés – 19,95 $
En dégustant cette méthode traditionnelle avec les autres cidres de la maison, j’ai eu la confirmation – certes personnelle – que le degré d’alcool est particulièrement important pour la tenue des arômes si l’adjonction de sucre n’est pas le palliatif pour séduire les papilles.
La variété de pomme Geneva compose cette cuvée – comparable donc à sa grande soeur Les bulles poussent dans les arbres -, la fine amertume qui habille la structure et la vivacité qui l’accompagne sont nettes et très agréables, toutefois, la finale se fait fugace.
On garde le souvenir d’une belle fraîcheur en bouche et l’on aurait aimé qu’elle perdure davantage.
Un cidre apéritif idéal qui peut facilement donner la main à une « moules/frites » si l’on passe à table !
Tranquille mais pas sage – Cidre rosé tranquille fort – 12 degrés – 13,50 $
La variété Geneva prouve ici qu’elle apporte une certaine « vinosité » bienvenue. La fraîcheur est présente, la pomme flirte avec des notes de caramel blond et la peau de pomme surgit en finale de dégustation.
Une originalité incontournable dans les quilles Jodoin.
Nos pommes sont tombées dans le vermouth – Vermouth de pommes – 15 % – 20 $
Élaborer un vermouth est un piège pour un producteur, car la caricature des « amaro italiens » est facile.
Il faut savoir aromatiser et doser sans excès et surtout, ne pas vouloir réinventer la roue en utilisant des épices qui dénaturent la base du produit, ici la pomme.
Alors chapeau bas Monsieur Jodoin parce que votre vermouth est juste assez floral (amertume de gentiane), juste assez torréfié (pommes brûlées), juste assez gras (sucrosité impeccable) et juste assez frais (anis) pour donner l’envie d’en reprendre !
Tombons dans les pommes qui sont tombées dans le vermouth ! Ça fait pas mal…
De l’or en pomme – Liqueur de pomme doré – 24 degrés –
Du jus de pommes et de l’eau-de-vie de pommes pourraient sembler banal parce qu’en effet, nombreuses sont les liqueurs trop sirupeuses !
Je pensais positionner le vermouth Jodoin en coup de coeur, c’est finalement cette liqueur qui le coiffe sans forcer la rime facile !
Avec un nez de salade de fruits blancs et de poires qu’on retrouve évidemment dès l’attaque en bouche dans une texture ronde, parfaitement dosée par le degré d’alcool recherché, cette liqueur charme surtout par la pureté du fruit.
Aucune chaleur excessive, que de la plénitude et de la pomme fraîche. Je craque !
Les fins de soirées d’été seront bien accompagnées…
# sans filtre doré – cidre pétillant non filtré – 6,4 degrés – 15 $ les quatre de 33 cl
# sans filtre rosé – cidre pétillant non filtré rosé – 6,4 degrés – 15 $ les quatre de 33 cl
Contenant plaisant, habillage simple et contemporain, contenu très agréable au goût de pommes maitrisé et à l’effervescence persistante. Pour moins de 15 $ les 4 bouteilles de 33 cl, on peut difficilement faire mieux. Pensez à vos pique-niques, ces # vont les égayer !
J’ai préféré le rosé parce que la pomme Geneva apporte sa touche tanique. Le #Doré est idéal avec des calmars frits et un filet de citron, le #Rosé l’est tout autant en trempant vos calmars frits dans une mayonnaise à la Sriracha !