Descendant d’Émile Berthelot qui démarra son exploitation viticole en 1884 en vendant son raisin aux grandes marques champenoises, Arnaud Berthelot élabore aujourd’hui ses propres cuvées comme son grand-père qui fut le premier à déposer le nom de la famille. Avec sa femme Valérie Saintot, ils exploitent 16 hectares de vignes autour sur Dizy, Dormans, Avenay, Aÿ et Bisseuil. Majoritairement issus de chardonnay et de pinot noir, les vins d’assemblage de récoltes passent au moins 4 années en cave et les cuvées millésimées sortent quand la famille juge qu’elles sont à point. Quant au pinot meunier, place à une Libertine qui ne manque pas de personnalité !


Commentaire de la cuvée Libertine Brut du Champagne Paul Berthelot :

Le nez rappelle le pain de campagne, la vinosité est puissante, elle est proche des effluves d’une cave d’élevage de brandy. Déroutant donc comme le pinot meunier peut l’être avec son bouquet d’évolution précoce. 
L’aération confirme l’aspect céréalier et l’attaque en bouche est marquée par un côté malté blond que seule l’effervescence riche et abondante vient arrondir.
Est-ce qu’un dosage supérieur aurait apporter davantage de charme ? 
Ce champagne n’en manque pas, mais il est pour initiés, car il n’a pas les arômes classiques de pâtisseries beurrées et même sa minéralité n’est pas saline, mais bien argileuse, ce qui fait sa particularité.
Le malt se fait grillé après quelques minutes, la croûte de baguette de pain apparaît; il bouge le Dizycien, tout en restant original. 
Après 20 minutes dans le verre, il me rappelle certains rares pinots meuniers californiens qui fleurent le raisin très mûr, presque gagné par le botrytis, voire ces nouveaux vins dits oranges, sauf qu’ici, c’est bien un cépage noir qui a pris les allures d’un blanc de macération pelliculaire.
On est dans l’univers du vin blanc habillé par le temps d’une cape oxydative légère qu’il faut manoeuvrer à table sur un plat tout aussi original. Les bulles nous rappellent seulement qu’on est dans la Marne.
Évitez l’apéritif, passez à table et présentez-le avec des sushis, des vrais, ceux qu’on fait devant vous avec le riz encore tiède. 
Dans tous les cas, cette Libertine ne rend pas indifférent et comme le dit la chanson : "Quand de mes lèvres tu t’enlèves, un goût amer me rappelle que je suis au ciel"…

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