Il fallait un Québécois pour oser déposer le nom, Stéphane Morin l’a fait. Historien de la bière et brasseur, il nous avait déjà agréablement surpris avec sa cervoise gauloise Alésia, lancée il y a 6 ans, et dont la recette avait été inspirée d’une compilation de textes anciens sur le sujet. Avec ce crémant de grain Nicolas Flamel dont je vous laisserai découvrir le parcours sur l’étiquette de la bouteille, on revient dans le présent avec une double fermentation, qui a suivi une mise en barrique de 14 mois pour une lente oxydation. Le résultat est original et unique. N’y cherchez pas le goût de la bière, n’y cherchez pas non plus celui d’un crémant. Le point commun est l’effervescence naturellement créée et patiemment guidée. C’est tout.

Commentaire du Crémant de grain Nicolas Flamel :

Le nez est très expressif, à la fois sur la peau de citron, presque confit, les levures de boulanger et une curieuse note de réglisse.
L’aération les exacerbe, sans développer d’autres accents.
L’attaque en bouche est fraîche, citrique, vive, particulièrement fruitée (bergamote, lime) avec une légère touche d’orange amère en finale qui rappelle les olorosos…
La texture se distingue d’une "bière"’ habituelle, car elle est à la fois soyeuse et persistante au niveau de sa fine pétillance; la double fermentation est loquace à ce stade.
Il ne faut pas chercher le goût d’une bière, mais celui d’une boisson à la fois maltée et fruitée, riche, originale, sans doute unique, davantage acidulée qu’amère, qu’un fromage puissant à croûte lavée saura accompagner ou, tout en restant marginal, qu’on tentera avec des huîtres dont le côté iodé pourra concurrencer la finesse citrique qui court tout au long de la dégustation. 

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