Chef de cave de la maison Veuve Clicquot depuis 2006, Dominique Demarville est l’homme du second souffle de la cuvée de prestige de la maison, curieusement méconnue du grand public. En effet, la marque a toujours privilégié sa carte jaune, son brut de base, de même que ses "vintage" qui, parfois, supplantaient La Grande Dame. À l’instar de Dom Pérignon, flacon vedette du groupe Moët-Hennessy, il semble que ce 2008 et sa nouvelle étiquette – qui met davantage son nom en avant – marque enfin une réelle volonté de briller parmi les étoiles champenoises.

Pour mieux connaître l’histoire de la cuvée La Grande Dame, je vous invite à cliquer sur ce lien.

Commentaire de La Grande Dame 2008 Brut :

Le premier est discret, alors que le vin est dans le verre depuis un bon quart d’heure. Une aération certes vigoureuse laisse échapper quelques accents de fleurs d’acacia, toutefois l’ouverture est lente, plus lente que le Vintage 2008 de la maison.

On s’attend à ce que le vin se livre en bouche avec la richesse aromatique habituelle de la maison, d’autant plus que ce millésime est pratiquement un Blanc de Noirs (92 % pinot noir); mais là encore, l’attaque claque, pince, étonne, surprend par sa fraîcheur citrique (agrumes confits). On dirait presque du chardonnay !

L’effervescence est riche, crémeuse, enveloppante, les bulles sont des perles, comme de bien entendu, comme de bien attendu pour une telle cuvée et pourtant, là encore, la texture est moins imposante que d’habitude, moins accrocheuse que sur les millésimes qui ont précédé. Jeune certes, toutefois plus gothique que romane si l’on envisage une métaphore architecturale… 

La vinosité est blonde, elle désoriente, elle rappelle certains grands chablis où l’élevage sous bois a été discret. La Grande Dame 2008 est beaucoup plus svelte qu’autrefois, moins opulente, tout en étant aussi savoureuse dans les parfums aujourd’hui boulangers, demain pâtissiers.

La Grande Dame nous a habitués aux courbes des femmes de Rubens, 2008 nous entraîne vers celles des femmes de Renoir : tout aussi charnues, un peu plus dynamiques, éternellement ensorceleuses…

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