Pascal et Laure Doquet sont discrets. Ils laissent à leurs vins le soin de parler. Pascal et Laure Doquet sont pertinents. Ils laissent à leurs vins le soin de le prouver. Pascal et Laure Doquet sont environnementalistes, leurs vins sont leur véhicule. Pascal et Laure Doquet sont conséquents, leurs vins sont leurs ambassadeurs. Ils étaient à Montréal cet automne. Notre rencontre fut aussi courte que leurs cuvées sont magnifiques. Je ne vous en présente qu’une seule. À vous de découvrir les autres…
Commentaire du Rosé Brut Premier Cru:
L’ensemble est expressif au nez. Expressif, mais discret. C’est à dire que les arômes sont nets: on va de notes de griottes à celles d’oranges sanguines en passant par des accents poivrés. Tout en subtilité.
Le caractère rafraichissant est illustré en bouche par une effervescence plus aérienne que riche, certes enveloppante, toutefois légère, presque contraire à la trame aromatique développée et longue.
Au premier abord déconcerté, voire déçu, car je m’attendais à davantage de présence, davantage de chair, je décide donc d’attendre cette cuvée, d’attendre qu’elle se livre.
Je lui donne du temps, me rappelant seulement que j’ai du vin sous les yeux. Et comme tous les vins, il a besoin de s’aérer. Même le champagne. Et oui…
Un quart d’heure plus tard, je souris.
L’effervescence est toujours présente.
Aussi vive, aussi persistante dans le verre.
La récompense de la courte patience : l’émotion est là.
On sent la macération du fruit qui a apporté de la vinosité. La texture s’est refermée, une certaine mâche même, s’est développée. Les saveurs s’offrent aux papilles.
On est dans l’univers du vin, pas seulement des bulles. Et c’est bien là l’apanage des bons champagnes. Simples et bien élaborés.
Celui-ci est un rosé finalement aussi intense que pur, qui peut facilement passer à table avec, par exemple, une entrée chaude de coquille St-Jacques au safran.