Lancé en 2014, les Plénitudes de Dom Pérignon, suivent les Oenothèques de Dom Pérignon, mais il s’agit en fait d’un simple changement de nom, plus populaire, plus facile à comprendre, puisque le concept, lancé il y a 20 ans, reste le même : commercialiser la fameuse cuvée après une, deux ou trois périodes en cave et un dégorgement tardif parce que le vin a atteint un épanouissement.
C’est en 2014 que le terme Plénitude a été choisi – alors qu’il faisait déjà partie du vocabulaire de la marque – pour remplacer le terme Oenothèque, considéré comme technique et moins significatif de la maturité des cuvées, justement lancées.
C’est Richard Geoffroy, chef de cave de la maison, qui a lancé ce concept il y a 25 ans pour démontrer "la force de l’âge" sur le champagne.
On peut considérer le temps d’une plénitude – en ce qui concerne la cuvée Dom Pérignon – comme le temps d’une génération. C’est à dire que les bouteilles d’un millésime particulier passent une durée en cave de 10 à 15 années en attendant leur dégorgement.
Certaines sautent cette durée pour atteindre la deuxième plénitude qui elle, peut être de 25 à 30 années (2 générations) et enfin la troisième plénitude est pour de rares millésimes sélectionnés, suffisamment endurants pour être restés couchés sous terre pendant au moins 30 années.
La quatrième plénitude n’a pas été conçue puisqu’on a jugé qu’au-delà de 45 années passées en cave, les vins étaient fatigués. L’objet du concept étant justement de sélectionner un vieux millésime supportant un dégorgement en plénitude 3 afin qu’il présente un épanouissement complet.
Le choix des millésimes est défini en fonction du stade de plénitude d’un millésime à un moment X désiré, toutefois, ce qui pertinent dans ce concept, est qu’un millésime pourra bénéficier d’une plénitude 1, 2 ou 3, en fonction de ce que la marque désire offrir au consommateur.
Ainsi, je me souviens d’une dégustation des millésimes 1995, 1993 et Rosé 1992, lors du dixième anniversaire du restaurant Toqué à Montréal en 2003 qui alors, étaient en P1 (Plénitude 1) et des millésimes 1964, 1973 et 1980 qui eux, étaient en P3 (Plénitude 3) et dont tous, présentaient des caractéristiques précises à ce moment là.
Or, s’ils étaient dégustés aujourd’hui, ils présenteraient des qualités complètement différentes, mais leur épanouissement serait également présent.
Le but des plénitudes est en quelque sorte la démonstration du potentiel de garde du champagne, tout en proposant un millésime à plusieurs stade de plénitude.
Le 1995 présenté en 2003 était en P1 alors que présenté en 2013, il était en P2 : le même millésime, dégorgé à un moment différent, présentant donc des saveurs variées dont le point commun étant un niveau de maturité à la fois différent et accompli.