En fait, il n’y a plus de petit millésime. Depuis les années 1990, depuis une meilleure connaissance des apports chimiques ou naturels, technologiques ou spontanés pour réussir un vin, la notion de millésime peut se résumer ainsi : médiocre ou excellent millésime, le vin est à boire dès sa commercialisation ou plus tard, selon nos goûts. Je parle ici de vin, pas de jus de raisins grossièrement fermenté et saccharosé à l’os, si vous voyez ce que je veux dire… Je parle de vin issu d’un sol particulier et d’une vraie signature. Les Baronnes 2013 de H. Bourgeois est démonstratif de ce constat. Né d’un millésime peu encensé à Sancerre, il est malgré tout délicieux dès aujourd’hui.
Commentaire du Sancerre Les Baronnes 2013 de Henri Bourgeois :
Assez expressif au nez, ce sauvignon est marqué. J’écrirais même que c’est un cas d’école de sommellerie, tellement il a la typicité aromatique de son lieu d’origine : les fleurs de buis (qu’on peut aussi interpréter comme le pipi de chat !). Quoiqu’ici, la litière a été nettoyée.
Bien sûr, on y décèle un peu de zeste de pamplemousse, il faut quand même du fruit pour avoir du plaisir.
Quant à la texture, c’est rond. Voire gras. Donc c’est prêt. La fine acidité enveloppe le volume. Ne la laissons pas s’échapper, ne la laissons pas s’évanouir à cause du temps qui passe. Ce vin est à boire maintenant !
Côté accords.
Il y a l’accord paresseux, mais heureux : sans rien; pour le plaisir de déguster, en lisant ou en cuisinant.
Et pour les accord classiques, un tartare de pétoncles aux graines de sésame, un filet de doré pané, une salade de riz au thon (en boîte) avec votre choix de légumes crus, un filet de poulet en papillote avec poire chaude en lamelle ou un fromage au lait de chèvre crayeux, devraient être aussi faciles à faire que ce vin blanc est simplement bon.