La maison Bourguignonne Louis Bouillot nous a habitués à bien des expériences, notamment en élaborant des crémants issus des grands crus de la région (que j’ai toujours mentionnés dans mes ouvrages). Il y a un an, elle a envoyé à plusieurs "mordus de bulles" dans le monde, 2 bouteilles particulières, issues d’un vieillissement atypique : avec l’aide de la société Amphoris, basée dans le Finistère, des bouteilles de la cuvée Perle d’or 2009 avaient été immergées en 2016, après leur dégorgement et leur bouchage, dans des eaux profondes au large de l’île d’Ouessant, en Bretagne. Entre la pression et la température à 13°C de l’océan, l’exercice consistait à mesurer l’impact des conditions de garde marginale avec celles de garde traditionnelle en cave avant commercialisation, pour un même vin. Et comme j’aime les chiffres ronds, j’ai préféré attendre de longs mois pour tester ces 2009 en 2019 !

Commentaire du Crémant L. Bouillot – Perle d’or 2009 – Brut (traditionnel) :

Le nez est expressif et charmeur, axé sur le malt, le muesli, puis le yaourt au café après quelques minutes dans le verre. Les effets du temps sont présents, les effluves de beurre, de pâte feuilletée ne s’évaporent pas, ils perdurent tout au long de la dégustation.
La texture en bouche est ronde, les bulles sont menues, l’enveloppe du volume offre la juste acidité qui apporte la fraîcheur. Aucune notes oxydatives, ce crémant est à point.
Il rappelle évidemment les bulles de la Marne, peut-être celles de Lombardie et dans une dégustation à l’aveugle, il confondrait bien des dégustateurs…
Ce Perle d’Or 2009 est en fait savoureux et charmeur. Amateurs de bulles, si vous passez par la Bourgogne, faites un tour du côté de l’Imaginarium de Nuits-Saint-Georges, il se peut bien que cette cuvée y soit encore disponible…

Commentaire du Crémant L. Bouillot – Perle d’or 2009 – Brut (Ouessant) :

Est-ce l’influence de l’océan, est-ce le conditionnement psychique de savoir que ce vin a passé plusieurs années par 60 mètres de fond au large de l’île d’Ouessant ? 
Toujours est-il que le premier nez de ce crémant est particulièrement Breton !
C’est à dire axé sur les algues, les embruns marins d’une plage à basse marée, des huîtres qu’on vient d’ouvrir, bref, sur une fraîcheur exceptionnelle qu’on ne décèle plus dans la cuvée "traditionnelle".
Par contre en bouche, l’effet pâtissier est présent, axé sur des notes de biscuits sablés, pourquoi pas Breton aussi ! C’est encore la salinité qui parle autour de notes discrètes de beurre et d’amandes. 
L’effervescence est réussie, les bulles sont fines et courent sur le palais, la Bourgogne s’expriment ici à travers le millésime solaire de la vendange et les cépages employés. 
On déguste un excellent mousseux que les profondeurs de l’océan ont habillé de jeunesse et de solidité. 
Plus aérien, moins plein, moins gourmand toutefois que la cuvée qui a vieillit en cave traditionnelle, la "Ouessant" a sans doute un potentiel de garde plus élevé, encore aujourd’hui.
Magnifique 2009 "bretonnant", consommé en 2019, j’aurais pu t’attendre 5 années de plus !

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