Depuis qu’un vin effervescent anglais a partagé la table des noces de Kate Middleton et de William de Cambridge avec une marque de champagne, les bulles britanniques intéressent de plus en plus les amateurs. Toutefois, la très mince production ne suffit actuellement qu’à contenter les Anglais eux-mêmes qui achètent 85 % de celle-ci. Par chance, au Québec, une agence spécialisée dans les bulles, importe les meilleures British Bubbles !! Jetons un oeil dessus !
Voici ce que j’écrivais il y a 10 ans au sujet de l’Angleterre dans mon premier ouvrage consacré aux vins effervescents "Vins mousseux et champagnes, les 500 meilleures bulles dans le monde" :
Avec 722 hectares de vignes en production et environ 15 000 hectolitres de vins produits par
année, le Royaume-Uni ne fait pas partie des grands pays viticoles et l’on ne peut parler de
tradition viticole même si les romains y ont planté de la vigne.
Pourtant, l’Angleterre est le pays
le plus stratégique sur le plan commercial, car les Britanniques sont les plus grands amateurs et
les plus fins connaisseurs de vins de haut de gamme dans le monde. Les vignobles du Royaume-Uni sont situés dans le Sud de l’Angleterre et au Pays de Galles.
En ce qui concerne les vins effervescents, les principales régions productrices sont le
Middlesex, le West Sussex, le Kent et le Somerset.
Une cinquantaine de domaines produisent du vin effervescent, selon la méthode traditionnelle,
qui est sans aucun doute la catégorie de vin qui a le plus de potentiel de qualité grâce à leur
situation géographique et aux cépages employés.
Le réchauffement de la planète aidant, on plante depuis une quinzaine d’années des cépages
nobles comme le pinot noir ou le chardonnay (le Domaine Oldaker fut le pionnier en 1986), plus
propices à une meilleure qualité de vin que les hybrides employés jusqu’alors.
Parmi les cépages utilisés et recommandés par l’Union européenne, on trouve le bacchus qui
représente plus de 70 % des surfaces plantées, le pinot noir, le pinot blanc, le pinot gris, le
riesling, le kerner, le reichensteiner, le kernling, le dornfelder, le müller-thurgau, l’orion, le
chardonnay, le seyval blanc, l’elbling, l’albalonga et l’auxerrois.
Le Royaume-Uni est le 2ème pays importateur d’effervescents au monde avec 70 millions de
bouteilles. La France lui exporte 30 % de ses vins effervescents (Champagne et Crémant).
Les expéditions de champagnes au Royaume-Uni avoisinent les 35 millions de bouteilles par
année !
Ces chiffres qui supposent que le consommateur britannique aime l’effervescence,
encouragent les vignerons anglais.
Ainsi sont nés au cours des 10 dernières années des domaines se consacrant uniquement à
l’élaboration de vins effervescents selon la méthode traditionnelle qui n’ont rien à envier aux
crémants d’outre-Manche, voire à certains champagnes !
Il suffit pour s’en rendre compte de
goûter les vins de Chapel Down, Nyetimber, Ridgeview ou Davenport.
La situation aujourd’hui :
Le surface du vignoble a presque triplé pour passer à environ 2000 hectares et la plupart des marques déposées font désormais du vin effervescent.
Par contre, la vingtaine de nouveaux vignobles créés font tous des bulles.
133 domaines sont enregistrés.
On pourrait presque comparer cette évolution à celle du… Québec !
Selon les projets déposés (agrandissement des parcelles, nouvelles marques, etc), on estime que la surface totale plantée actuelle aura augmenté de 50 % en 2020 ! l
2/3 de la production nationale est aujourd’hui consacrée au vin effervescent !! C’est donc 3,5 millions de bouteilles de bulles britanniques qui sont commercialisées. Elle sera de 5 millions en 2022.
Pourquoi un tel engouement ?
Parce que les vins sont meilleurs, généralement élaborés en méthode traditionnelle et surtout… mieux élaborés, mieux définis : c’est-à-dire qu’on laisse davantage les bouteilles sur lattes et que les meilleures cuvées sont celles dont le dégorgement est le plus tardif afin de mieux intégrer l’acidité des vins, de mieux la contrôler.
Le triumvirat chardonnay, pinot noir, pinot meunier a occulté les autres cépages.
Le consommateur local se retrouve dans les saveurs "champenoises" ainsi créées.
Bref, faire des bulles en Angleterre, rapporte !
Un signe ? La famille Taittinger y est depuis 4 ans, ses bulles devraient voir le jour avant 2020.
Mais alors, qu’est-ce qui freine la popularité internationale des bulles britanniques ?
Leur tarif !
En effet, le prix moyen d’une bouteille de British sparkling wine est de 50 $ !
Dans l’océan mondial des bulles où la moyenne des tarifs pour les effervescents d’appellation protégée est de 15 $, celle du Royaume-Uni apparait excessive.
Pourtant, les bulles anglaises se vendent facilement… en Angleterre : 90 % de la production est vendue localement. Exactement comme la situation du Franciacorta en Lombardie.
Pour déguster les vins effervescents anglais depuis maintenant quinze ans, et pour les comparer régulièrement avec le Franciacorta, le Trento et les crémants, je dois avouer qu’ils sont aujourd’hui parmi les meilleurs.
En voici 2 disponibles actuellement au Québec :
Balfour 1503 – Rosé – Extra-Dry – 48 $ (IP Agence Juste des bulles)
La catégorie met en avant une certaine onctuosité apportée par le dosage, mais rien n’est sucré, tout est en équilibre.
Les notes de fraises et de framboises chatouillent délicatement les papilles, une petite pointe d’amertume qui rappelle les zestes d’oranges se laisse saisir en finale de dégustation, la texture est suave, l’ensemble est crémeux, cette cuvée est très soignée.
Sur un foie gras en entrée ou un fromage assez gras en sortie de table, ce starking rosé fera l’unanimité !
Jenkyn Place – Blanc de Noirs 2010 – Brut – 75 $ (IP Agence Juste des bulles)
Le domaine va fêter ses 10 ans et ses cuvées sont réellement à surveiller. Celle-ci présente le pinot noir et le pinot meunier à part égale qui, curieusement, fleurent le chardonnay puisqu’on a l’impression de plonger dans un jeune Chablis.
Les notes de levures de boulanger sont nettes, il faut laisser le verre respirer quelques minutes avant de saisir des arômes de yaourt vanillé, puis de citron à l’aération, qu’on retrouve dès l’attaque en bouche.
L’effervescence abonde, les bulles foisonnent, la finale est vive, la comparaison avec un crémant de Bourgogne est logique. Impeccable en apéritif pour ouvrir l’appétit !