Cette maison a fêté son bicentenaire en 2011. Son créateur, Jean-Baptiste Ackerman a été le précurseur du vin effervescent à Saumur. Alors qu’il a construit son talent de négociant en vin, en alimentant les maisons de négoce champenoises, ce sont ces dernières qui attaqueront en justice, pendant 10 ans, sa marque une fois créée !

Jean-Baptiste Ackerman est né en 1790
à Bruxelles et c’est sous le règne de Napoléon 1er qu’il décide, à 21 ans,
de s’installer à Saumur dans la Loire.

 

On est en 1811, le champagne marnais
étant en pleine expansion, cette année de la comète va ouvrir de nouvelles
perspectives. Le jeune homme d’affaire qui a fait
la promotion et quelques démarches de négoce pour des maisons de Champagne, a
l’ambition de faire des bulles, propres à sa nouvelle région. 

  

Il s’associe à Jean-Pierre Laurance
et ensemble, font du négoce de raisins et de vins qu’ils revendent aux… Champenois !! 
Autre temps, autres moeurs commerciales, les appellations
n’existent pas encore, les vins circulent librement.
En 1829, Il épouse
Émilie Laurance, la fille de son associé qui a 15 ans de moins que lui. 
Ses recherches pour élaborer les
meilleures bulles en bouteilles le conduisent à perdre sa fortune, celle de sa
femme et à mettre en faillite la maison Ackerman-Laurance en 1837.

  

Cependant, la chance souriant aux
audacieux, il obtient une médaille d’or à l’Exposition Industrielle d’Angers
pour le « vin à mousse » millésime 1836 et une autre à l’Exposition Universelle
de Paris pour le « vin à bulles ».

  

Les commandes reviennent, il emprunte
pour réinvestir et lancer sa marque.

  

La Champagne restant le modèle en
matière d’élaboration et d’élevage des vins sous terre, il achète en 1840 des
caves troglodytes à Saint Hilaire-Saint Florent, village qui devient le berceau
de la Maison ACKERMAN.

  

Visionnaire, il sait que le succès du
négoce passe par le transport. C’est ainsi qu’il devient de 1845 à 1851 l’un
des financiers du chantier de la ligne de chemin de fer Paris-Saumur.

  

Comme les maisons de Champagne, il
embauche et forme des ouvriers, dépose au Tribunal de Commerce de nombreuses
marques (Cuvée Royal, déclinée en Dry ou en Brut) pour enfin connaître un
succès estimable sous le règne de Napoléon III.

  

Il cède la maison à son fils
Louis-Ferdinand en 1866, année de son décès. 

Celui-ci développe les marchés
européens et comme son père, investit dans la construction du tramway de
Saumur.

  

La marque Ackerman devient dès lors
l’incontournable mousseux ligérien au point de faire de l’ombre aux bulles
champenoises.

  

La « guerre du champagne »
ponctue cette seconde moitié du XIXème siècle, quelques procès se succèdent,
ils déboucheront finalement à la lente construction, et en Champagne, et dans
la Loire, des premiers organismes de défense des appellations.

  
            

Commentaire du Crémant de Loire – Brut – Ackerman – France :

Dégustée à l’aveugle comme on dit, parmi une dizaine de bulles Ligériennes, donc de même catégorie, j’ai apprécié ce crémant parce qu’il m’a surpris pour… son dosage marqué !
Il est forcément sortis du lot entre deux Brut plus secs, plus rigides, et ce qui aurait pu me déconcerter, m’a finalement séduit, car les notes de biscuit spéculoos et de citron confit qu’ils transporte, parcourent toute la dégustation. 
Certes, je mets en doute ici le dosage de 5 grammes, annoncé dans la fiche technique du produit, mais qu’importe… 
Le plaisir est au rendez-vous, c’est là l’essentiel, surtout si vous accompagnez ces bulles avec quelques canapés de mousse de foie de volaille ou de crevettes grillées. 

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