On pense souvent qu’il n’y a que les étiquettes renommées et dispendieuses qui font les bons vins de garde. En voici une accessible pour une endurance capable d’être évaluée une vingtaine d’années plus tard… Jean-Luc Baldès, son élaborateur, était à Montréal ces jours-ci pour présenter une verticale démonstrative de cette tenue de route : 1995, 1990, 1982 et 1975 avaient, chacune, leur personnalité. Tout comme ce Probus 2009 au malbec cadurcien, toujours disponible, construit pour durer…
2009 sur l’appellation a été une année solaire, c’est à dire que le vin présente aujourd’hui un fruité noir expressif à travers une texture plus tanique qu’acidulée.
L’enveloppe est encore fraîche par ailleurs, on y décèle à peine quelques notes cuites, mais aucune qui rappelle le cuir, symptôme déclencheur de l’évolution avancée.
C’est un Cahors qui étonne surtout par son équilibre en bouche, depuis l’attaque jusqu’à la finale. Il s’étire avec élégance – attention, il reste le vin noir robuste et expressif qui a fait sa reconnaissance – grâce à une chair veloutée, un peu grenue, qui ne prend pas la tangente vers l’assèchement d’un côté ou l’agressivité de l’autre.
Bref, du malbec hexagonal soigné que les impatients apprécieront aujourd’hui sur une viande rouge classique et que les autres attendront quelques années pour le consommer, pourquoi pas, avec du petit gibier.
Il en reste autour de 200 bouteilles dans le réseau, satisfaisez-vous rapidement !