En visite au Québec en mai dernier, François-Régis de Fougeroux, directeur général de la maison ligérienne a offert une horizontale et une petite verticale de "quadrille", la cuvée de prestige de la maison.

Fondée en 1912 par M Langlois qui épousa Mme Chateau en 1896, cette maison de "bulles" est établie à Saint-Hilaire-Saint-Florent dispose aujourd’hui de 71 hectares en propriété et d’une quarantaine d’hectares en négoce. C’est grâce au soutien du Baron de Bodman, propriétaire du Château de St-Florent et du vignoble attenant, que le jeune couple pu, dès le départ de l’entreprise, disposer de caves, des terrains et des immeubles, rachetés à la Maison Delandes fondée en 1885. Edouard Langlois fut tué le 31 Mars 1915 lors de la Grande Guerre. Il n’avait que 42 ans. 
Sa veuve Jeanne Chateau repris, seule l’affaire, avant d’être aidée par son gendre Maurice Leroux et son fils Alexis Langlois deux décennies plus tard.

En 1973, la maison de champagne Bollinger devînt majoritaire dans les parts familiales tout en lui apportant un nouvel appui financier et surtout, l’ouverture de sa distribution commerciale en France et à l’étranger. 

Commentaires des vins dégustés :

  

L’Extra par Langlois – Crémant de Loire – Brut –
Blanc de Blancs – IP

  

Dosé à 12 grammes,
son nom peut donc porter à confusion puisqu’il n’est pas dans la catégorie
Extra (chenin et chardonnay). Nez citronné, bouche axée sur les agrumes, peu
complexe dans les arômes, toutefois très rond en bouche, presque onctueux sans
que le dosage n’estompe la fraîcheur, on déguste un vin davantage tendu que
gourmand à l’équilibre soigné pour un apéritif rafraîchissant.

  

Langlois – Crémant de Loire – Brut – IP

  

Nez net et discret,
axé sur les fruits blancs, nerveux à l’attaque en bouche, citronné dans les
contours, la texture est dense, l’effervescence présente des bulles de calibre
moyen, toutefois compactes, procurant une impression de crème qui tapisse les
papilles et donne de la chair à un ensemble assez vif, plus fruité que levuré.
La finale reste zestée, on pourra donc sortir le citron sur quelques huîtres en
mariage sans que l’acidité de l’agrume ne casse celle du vin.

  

Langlois – Crémant de Loire – Rosé Brut – 22,05 $ –
code 11140631

  

Un bon mousseux rosé qui, grâce
au cabernet franc, présente une certaine mâche en bouche que viennent caresser
des bulles menues et persistantes. La texture est crémeuse, le fruité rouge
s’impose, le dosage sensible le soutient dans la longueur où l’on décèle une
fine amertume permettant une application facile à table sur une entrée chaude,
par exemple, de calamars farcis à la Portugaise.

  

Quadrille 2007 de Langlois – Crémant de Loire –
Extra-Brut – 28,85 $ – code 11791670

  

Pourquoi
"quadrille"? Parce que 4 cépages assemblés : Chenin 60 % /
Chardonnay 15% / Cabernet franc 15% / Pinot Noir 10% et 4 années sur lattes
pour sa constitution.

  
Il se présente au nez
avec des notes de gâteau beurré aux zestes de pamplemousses. En bouche, les
bulles sont fines, paquetées, elles développent une mousse plus légère que
riche, le temps sur lattes a fait son travail. Les flaveurs rappellent le pain
au lait, la tarte aux poires, tout est tendre et pourtant, la fine acidité
finale, un peu mordante, apporte la fraîcheur attendue et prédispose ce vin à
une garde de trois, voire quatre ans après son achat. 

Impatient ?
Débouchez-le dès aujourd’hui à l’apéritif, c’est une excellente ouverture
d’appétit avec des bouchées sophistiquées!

  

Quadrille 2001 de Langlois – Crémant de Loire – Brut

  

Pâtissier au nez,
toutefois encore fruité (agrumes confits) dès l’attaque en bouche, même si un
peu de champignons frais se révèlent après quelques instants. On déguste un vin
qui porte  son âge, dont
l’enveloppe encore quelque peu citrique apporte une note rafraîchissante
bienvenue. Un peu court en finale, il termine sa course sur quelques accents de
miel, logiquement apportés par le temps qui est passé. Un crémant aux saveurs
complexes lui permettant de passer à table sur une volaille en sauce, dans tous
les cas à boire aujourd’hui pour les chanceux qui en ont.

  

Quadrille 1996 de Langlois – Crémant de Loire – Brut

  

Une belle surprise
et la preuve – que je répète depuis des années – que les appellations précises
d’effervescents font des bons vins de garde. Des parfums de frangipane se
laissent capter au premier nez, le rancio d’évolution est présent, on reste
malgré tout surpris par la fraîcheur qui s’exerce en bouche, illustrée dans le
comportement des bulles, foisonnantes et persistantes dont le volume forme une
sensation de crème tapissante. Quelques accents lactés, souvent présents dans
les mousseux évolués, gagnent en finale, on pense logiquement à certains vieux
Saumur d’une vingtaine d’années. Si vous achetez du Quadrille 2007, pensez donc
à en oublier deux ou trois bouteilles dans votre cave jusque 2025, vous ne
serez pas déçus.

 

  

Suivez-moi sur Facebook