La Lorraine se positionne…
Le dossier n’a pas fait beaucoup de vagues dans la presse spécialisée il y a un an, voilà pourquoi Monsieur Bulles se plaît à rappeler les faits: 3 producteurs lorrains ont déposé un dossier de demande d’AOC Crémant de Lorraine auprès de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine). Si actuellement 27 vignerons de Lorraine élaborent du vin effervescent, ils ne peuvent le commercialiser que sous la dénomination « vin mousseux de qualité ». Près de 1 400 hectolitres avait été produit en 2010 à "des fins effervescentes", soit 600 pour les Côtes de Meuse, 500 pour la Moselle et 268 pour les Côtes de Toul. Le domaine Oury-Schreiber à Marieulles-Vezon est parmi les plus dynamiques; son propriétaire Pascal Oury aime rappeler que les champenois s’alimentaient autrefois en raisins lorrains au point que certaines maisons disposaient de bâtiments dans la région. Pascal Oury produit autour de 32 000 bouteilles annuellement. Le cahier des charges à instaurer, puis à déposer pour obtenir l’AOC Crémant de Lorraine doit être riche, précis et exhaustif, donc administrativement lourd, c’est-à-dire long avant d’être accepté. Ne vous attendez pas à acheter du Crémant de Lorraine avant 2018… Et d’ici là peut-être naîtra l’idée d’une appellation Crémant "tout court" afin de réunir sous une seule bannière les régions déjà concernées et celles qui pourraient l’être.La Lorraine élabore aujourd’hui du vin mousseux de qualité issu de pinot gris, d’auxerrois, de chardonnay, de pinot blanc et de gamay. Sa qualité première est surtout son sous-sol, très proche de celui de la Champagne; un argument parmi les autres qui devra convaincre l’INAO qu’elle a sa place à côté de l’Alsace, de Bordeaux, de la Bourgogne, de Limoux, de la Loire et du Jura en France, puis du Luxembourg, sa voisine du nord.