Curieusement, l’Afrique du Sud qui élabore du vin depuis plus de 4 siècles, ne s’est consacrée aux mousseux qu’au milieu du XXe siècle. De plus, les rares producteurs intéressés s’en tenaient à gazéifier des vins blancs ou rouges au taux de sucre résiduel élevé. Le premier vin effervescent digne de ce nom, élaboré selon la méthode en cuve close, fut commercialisé par la maison Nederburg en 1945. Sa Première Cuvée de type Brut est la plus populaire du pays (volume).

La première maison à s’être vraiment impliquée dans l’élaboration d’un bon vin effervescent issu de la méthode traditionnelle fut Simonsig, dans le district de Stellenbosch, au début des années 1970, qui appela le procédé Kaapse Vonkel. Depuis, de nombreux domaines sont devenus des émules, certains se spécialisant comme Twee Jongegezellen dans le district de Tulbagh, qui élabore sous le nom de Krone Borealis, un vin mousseux aux qualités constantes et appréciables. Graham Beck dans le district de Robertson, Villiera dans le district de Paarl, la marque Pierre Jourdan élaborée par Cabrière Estate dans le district de Franschhoek et Steenberg dans le district de Constantia sont actuellement les maisons de vins effervescents les plus connues, toutefois, de petits vignobles se démarquent depuis le début des années 2000 en se spécialisant dans les bulles.

Le domaine Le Lude sur l’appellation Franschhoek, notamment, a placé la barre à un très haut niveau de qualité, digne selon moi, des meilleurs mousseux au monde.

Produisant environ 9 millions de litres de vins effervescents qui représente 1,5 % de la production totale des vins, l’Afrique du Sud reste méconnue en tant que producteur de vins mousseux, d’autant plus qu’elle consomme 90 % de cette production !

Si celle-ci s’exporte davantage dans l’avenir, on doit s’attendre à découvrir des produits de grande qualité, car les producteurs privilégient les cépages adéquats tels que chardonnay, pinot noir ou chenin blanc, ainsi que la méthode traditionnelle pour obtenir le vin.