Le vin « nature » ou « naturel » existe sans doute depuis que l’homme a pressé des fruits pour en obtenir un moût à transformer… Même si sa définition est opaque, du vin dit nature est commercialisé dans le monde entier depuis une quinzaine d’années. Or, il n’existe pas. C’est-à-dire qu’il n’est pas officiellement et juridiquement reconnu. Il est même interdit d’en faire mention à titre commercial, dans la Communauté européenne, sous peine de poursuites. Jusqu’à aujourd’hui…
Aborder le sujet du vin nature était irrationnel il y a 30 ans, intriguant il y a 20 ans, avant-gardiste il y a 10 ans, à la mode il y a 5 ans, polémiste depuis 5 ans, finalement constructif depuis un an et sans doute commun… dans 5 ans !
Grâce à une poignée de vignerons qui ont misé sur le dialogue plutôt que sur la provocation, et qui ont su parler conviction sans s’aventurer sur la voie (la voix) dogmatique, une charte d’engagement concernant l’élaboration de vins dits nature sera validée le 21 février 2020.
Toutefois, elle sera sous observation par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) pendant 3 années avant sa ratification.
Cet encadrement juridiquement établi évitera, je l’espère, les dérives verbales qu’on entend depuis plusieurs années, à l’occasion, chez des vignerons, dans les salons commerciaux, chez les cavistes et dans les restaurants…
Malheureusement tenues par les acteurs de la filière vin et repris naïvement par le consommateur profane, elles véhiculent parfois des sottises présentées comme une catéchèse.
Hors le vin n’est pas une religion.
Et ce sont les religions qui divisent.
Souhaitons donc que cette charte d’engagement cimente, inspire et diffuse des idées séculières, avant tout.
Comme je l’ai déjà écrit ici : dans vivre et laisser vivre, il y a un peu de boire et laisser boire comme on veut.