On cogne souvent sur la SAQ au Québec lorsqu’un souci administratif surgit ou ralentit le travail en restauration ou en préparation d’évènements bachiques. Or, ce n’est pas la SAQ qui est à l’origine de ces désagréments, mais la RACJQ (Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec), organe ministériel qui pousse à la caricature les mouvements ubuesques de la bureaucratie publique… Bref, qui rend fou ! Depuis cette semaine, il semble que la folie puisse se soigner.

Martin Coiteux, ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique, et le député André Drolet ont annoncé ce mercredi 15 juin 2017 l’allègement du fardeau administratif des titulaires de permis d’alcool.
Seuls les intéressés et les professionnels de la restauration au Québec pourront comprendre cette réjouissante annonce :  un seul permis par établissement ou par catégorie sera désormais la règle !
Logique, pensez-vous ? 
Tout à fait.
Pourtant, depuis des lustres, le règlement en la matière impose autant de permis d’alcool qu’un restaurateur a de lieux de service ou de terrasses dans son établissement.

Une incohérence qui amuse seulement les contrôleurs de permis dans leurs inspections hebdomadaires puisque le but ou du moins, l’intérêt, est seulement lucratif : une pluie d’amendes peut s’abattre sur le restaurateur pour un timbre fiscal décollé ou absent d’une bouteille, un flacon répertorié sur une facture, mais égaré ou exposé sur la mauvaise clayette, un niveau de contenu de bouteille qui ne correspond pas ou peu aux ventes présentées, etc, etc…   
En somme, des distractions courantes de restaurateurs souvent uniquement dues à la gestion et à la crainte de l’imbroglio administratif.

"On devrait passer de 22 000 permis à environ 14 000 à l’échelle de la province" selon André Drolet. "Autour de 50 % des 11 740 titulaires de permis de restaurants et de bars sont désormais concernés par ce changement important. Et le coût des permis passera de 617 $ à 563 $".

Mais surtout, surtout : de "simples" amendes remplaceront les suspensions ou les révocations de permis qui pouvaient conduire un établissement à la faillite ou à la mise en chômage de ses employés : une réalité économique qui semble avoir gagnée les hautes sphères cérébrales de nos dirigeants.

Par ailleurs, les réjouissances attendront puisque ces modifications doivent être soumises à l’approbation du gouvernement Couillard dans 6 semaines.

Espérons que ce dernier soit aussi cohérent, aussi logique que son député libéral qui reconnaissait, par exemple, que l’absence de timbre sur une bouteille puisse être issue d’une inattention plutôt que d’une malhonnêteté… 

Une amende corrige, prévient et freine les erreurs tandis qu’une convocation devant la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJQ) pouvait sérieusement hypothéquer le travail d’un restaurateur et de son équipe.

Le ministre Coiteux a même parlé d’oxygénation de l’industrie dans cette annonce.

Souhaitons donc que ce souffle se transforme en vent de réforme de la RACJQ, tel qu’annoncé par André Drolet.

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