90 % de la production totale de vins étasuniens est assuré par la Californie qui place le vignoble national au 4e rang en tant que producteur, derrière l’Espagne, la France et l’Italie.
Pour les vins effervescents, les Etats-Unis d’Amérique sont au 7e rang.
Les régions de l’Est
Nicolas Longworth fut le pionnier en matière d’effervescence puisque dès les années 1820, il entreprit dans l’Ohio, des recherches de cépages qui donneraient les meilleurs vins mousseux. Le catawba, un cépage indigène très sucré, fut ainsi exploité et durant une trentaine d’années, on compara les champagnes – particulièrement dosés à l’époque – au vin de Longworth. À la mort de ce dernier, les maladies de la vigne eurent raison des héritiers qui revendirent le domaine. L’un des régisseurs de ce dernier, Jules Masson, entreprit alors avec son frère Joseph, de créer leur propre marque de mousseux dans l’état de New-York. Entre les noms de cuvées nommées Champagne ou inspirées d’un cru champenois, le succès des frères Masson fut considérable jusque dans les années 1930, où la prohibition entraîna la fermeture des installations. Ils créèrent notamment la marque Great Western Champagne qui fut, avec Gold Seal, la marque de vin la plus célèbre des Etats-Unis au cours de la première moitié du XXe siècle.
Charles Fournier, un français qui avait travaillé pour Veuve-Clicquot Ponsardin, fut, dans les années 1950, le premier œnologue à travailler avec des cépages issus de la famille vitis vinifera, en compagnie d’un ukrainien autodidacte en la matière, Konstantin Frank. Ensemble, ils élaborèrent les premiers vins effervescents en Nouvelle-Angleterre à partir de riesling et de chardonnay.
On compte actuellement une centaine de producteurs dans les états de l’est américain (Illinois, New York, Ohio, Massachusset, Connecticut, New Jersey et Finger Lakes) qui élaborent des vins effervescents selon la méthode de la cuve close et la méthode traditionnelle.
Les pinots et le chardonnay, très en vogue, sont conjointement employés avec des cépages hybrydes.
Les régions de l’ouest (Californie, Oregon)
Les premiers vins mousseux de Californie furent élaborés à partir des années 1850 et connurent un engouement populaire jusque dans les années 1910 grâce à Benjamin Davis Wilson à San Gabriel, Pierre Sainsevain à El Aviso, Agoston Haraszthy en Sonoma et Paul Masson à Santa Clara.
Cependant, les maladies cryptogamiques qui frappèrent les vignobles à la fin du 19ème siècle, la Première guerre mondiale et la prohibition des années 1930 ont considérablement ralenti l’industrie viti-vinicole californienne. Renaissante à partir des années 1960, elle attira alors des grandes familles de vignerons européens dont certaines, expertes dans l’univers de l’effervescence.
Dans les autres états de l’Ouest américain, les domaines sont plus récents et se sont développés dans les années 1980. L’Oregon est sont climat globalement plus frais que celui de la Californie a lancé une tendance orientée vers le pinot noir qui, élaboré en vin tranquille, est rapidement devenu une référence internationale. Les producteurs se sont donc mis aux vins effervescents avec ce cépage additionné d’autres pinots et de chardonnay, toutefois, ces derniers sont surtout présentés pour compléter une gamme de vins et peu de vignobles ne sortent du lot pour leurs bulles, contrairement à la Californie, où Carneros et Anderson Valley sont devenues des références en la matière.
Principale région productrice d’effervescents, la Californie a vu ses vignobles investis par plusieurs producteurs de pays européens au cours des 50 dernières années. Certaines aventures ont été plus heureuses que d’autres, mais en règle générale, les grands groupes champenois et les marques de Cava, en apportant leur tradition et leur expertise, ont galvanisé l’industrie du vin mousseux californien. Certaines familles, d’abord consultantes, ont fini par s’y installer (Taittinger, Roederer, Moët, Torrès, Codorniu, Ferrer)
Grâce à des facteurs différents, plusieurs zones sont propices à l’élaboration de bons vins effervescents : Carneros, Mendocino, Chalone, Arroyo Grande et Edna Valley pour leurs sols calcaire ou la Sonoma et le terroir de Green Valley pour le climat frais. Les meilleures marques proviennent toutes des ces zones.
On pourrait penser que la méthode classique est la plus employée au regard des vins exportés, toutefois, la plupart des vins effervescents est encore généralement élaborée selon la méthode en cuve close. Les vins qui en sont issus sont pour le marché local.
Les maisons qui utilisent la méthode traditionnelle sont généralement celles qui ont des origines champenoises et catalanes (Domaine Chandon, Mumm Napa Valley, Roederer Estate, Domaine Carneros, Codorniu Napa) ou des domaines dont la majorité des vendanges sont consacrée à l’effervescence (Schramsberg, Korbel, Handley Cellars).
Des expériences ont été tentées avec tous les cépages disponibles en Californie, autochtones, hybrides ou importés, puisque les règlements l’y autorise. C’est encore le chardonnay et les pinots qui offrent les meilleurs résultats, ils sont donc les plus employés pour les vins effervescents.
Les progrès considérables de l’industrie viticole ont incité certains financiers à se lancer dans l’aventure vigneronne sur d’autres terres puisque la Californie viticole est devenue dispendieuse et saturée.
Ainsi, des vins effervescents sont produits au Nouveau-Mexique où la production est favorisée par un ensoleillement soutenu et des teneurs en acidité élevées, tandis que dans l’Idaho, a contrario, les vins mousseux peuvent être de grande qualité grâce à des raisins à peine mûrs, dont l’acidité est le vecteur principal à contrôler pour obtenir de bons résultats.